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C'est quoi le Japon ?
22 octobre 2009

Parti Libéral démocrate

230px_Jiminto   Le parti Libéral-démocrate a longtemps été le plus grand parti politique au Japon. Il est la principale force de droite et conservatrice du pays. Il a été fondé le 15 novembre 1955, par la fusion des deux principaux partis de centre-droit jusqu'alors opposés, qui dominaient la vie politique japonaise depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale (Le Parti Libéral et l'ancien Parti Démocrate du Japon).

   Le PLD est un parti conservateur sur les questions de société et libéral sur les questions d'économie. En général, les dirigeants issus de ce parti insistent sur  la nécessité  d'entretenir de bonnes relations avec l'allié américain, sur le besoin de réformer la constitution pacifique pour permettre au pays de se doter officiellement d'une armée et sur la volonté de donner un poids politique au japon sur la scène internationale qui soit équivalent à son rang de grande puissance économique. Par exemple, par l'envoi des forces d'auto-défense en Irak.

Toutefois, il existe au sein du parti une multitude de tendances avec des variations idéologiques, avec des franges aux marges allant du traditionalisme à une forme de progressisme voire au réformisme de type néo-conservateur sur le plan social, de quelques éléments proches du protectionnisme, du social-libéralisme ou du keynésianisme (maintien d'une certaine forme d'État-providence et donc rejet de la rigueur budgétaire) au libéralisme sur le plan économique et financier, et de la défense du multilatéralsime au nationalisme interventionniste sur le plan diplomatique.

Le PLD est donc divisé depuis sa création en une multitude de factions autant divisées sur le plan idéologique que correspondant à des luttes de personnes (les principes politiques peuvent également varier au sein même d'une faction). À l'origine, une fracture idéologique a longtemps exister rentre les héritiers des deux grands partis qui ont présidé à la création du PLD : le Parti libéral de Shigeru Yoshida et le Parti démocrate d'Ichiro Hatoyama. Il a ainsi pendant longtemps été distingué deux formes distinctes de conservatisme japonais :

  • le « courant conservateur principal », longtemps dominant, notamment durant la période du miracle économique japonais des années 1960 aux années 1980 avec des personnalités comme Hayato Ikeda, Eisaku Sato et Kakuei Tanaka (à quoi il faut ajouter deux personnalités influentes lors du lancement du PLD mais qui n'ont jamais accédé aux responsabilités et dont la faction ne leur a pas survécu : celle de Taketora Ogata puis Mitsujiro Ishii, ou encore celle de Bandoku Ono), il s'agit des héritiers de Shigeru Yoshida et de sa doctrine visant à concentrer les efforts gouvernementaux sur l'économie, et notamment l'industrie et le commerce par une forme de dirigisme et d'état-providence qui le rapproche du keynésianisme, voire du social-libéralisme. On peut distinguer ainsi en son sein un « Conservatisme de gauche » , prônant une troisième voie fondée sur les valeurs japonaises et permettant de rejeter tant le capitalisme que le socialisme, jugées comme des idéologies occidentales (Yohei kono, makoto Koga ou encore Taro Aso peuvent être considérés comme des représentants de cette tendance, ainsi que de nombreux dissidents ayant quitté le parti dans les années 1990 ou 2000 et ayant contribué notamment à former le  PDJ, tels que son actuel président Yukio Hatoyama, ou encore le fondateur du NPP Shizuka Kamei). Aujourd'hui, les factions du Heiseikai (héritière en partie des anciennes factions Satō puis Tanaka, fondée par Noboru takeshita) et celles du Kōchikai et de l’Ikōkai (descendantes toutes deux de la faction Ikeda) peuvent être considérées comme relevant de cette tendance.
  • le « courant conservateur secondaire », plutôt majoritaire désormais depuis la fin des années 1990, il est l'héritier de l'ancien Parti démocrate d'Ichiro Hatoyama, Nobusuke Kishi, Ichiro Kono et Takeo Miki. Ses figures dominantes ont notamment été par la suite Takeo Fukuda, Yasuhiro Nakasone et Jun'ichiro Koizumi. Les factions pouvant être classées dans ce courant aujourd'hui sont le Seiwakai (ex-faction Fukuda, elle-même héritière de Nobusuke Ki shi mais aussi de franges issues des partisans de Ichiro Kono, regroupés un temps dans la faction Mori en opposition à celle de Nakasone, et de Eisaku Sato), le Shisuikai et le Kinmirai Seiji Kenkyūkai (nées toutes deux de l'ex-faction Nakasone et héritières de Ichiro Kono) et le Banchō Seisaku Kenkyūjo (ex-faction Miki). Elles ont toutes en commun le rejet des factions dominantes du « courant conservateur principal » et appellent à une réforme profonde tant du parti que de l'État visant à en changer les pratiques qu'elles jugent bureaucratiques et opaques, ainsi que la nécessité de faire renaître la fierté d'être japonais passant soit par un rétablissement des valeurs traditionnelles (le Shisuikai), soit par une diplomatie plus active (sans pour autant parler de nationalisme ou de politique agressive ou militariste sur le plan des affaires étrangères, ces questions transcendant aujourd'hui totalement le jeu des factions puis que l'on retrouve des « faucons », le Banchō Seisaku Kenkyūjo militant notamment pour le multi-latéralisme et le respect de la constitution pacifique japonaise).

Mais ces différences idéologiques historiques ont eu tendance à s'estomper progressivement, la division en faction s'étant faite au fil du temps au gré des querelles de personnes plus que de réelles divergences de points de vue. De plus, tous ces groupes sont pratiquement aujourd'hui divisés sur la base de nouveaux débats au sujet du nationalisme, du maintien ou du changement de la diplomatie traditionnelle japonaise (fondée depuis la fin de la Seconde guerre mondiale sur le pacifisme, l'alliance avec les Etats-Unis et la coopération asiatique) ou encore de la continuation ou de l'arrêt des réformes engagées entre 2001 et 2005 par Jun'ichiro Koizumi.

La formation des équipes dirigeantes du parti, et donc du Cabinet, a toujours nécessité la mise en place d'un consensus entre ces différents groupes de pression.

Il y a actuellement 8 factions au sein du PLD, qui, bien qu'elles disposent toutes d'un nom officiel, sont généralement désignées sous le nom de la personnalité la dirigeant. Ainsi, le Conseil pour la nouvelle politique est généralement appelé la faction Machimura.

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